L'éthique dans le bouddhisme
Comment devons-nous vivre ? Quelles valeurs doivent nous guider ? S'agit-il simplement de suivre son instinct, ou existe-t-il des principes à suivre et des lignes directrices pour bien agir ? Ces questions s'adressent à tous et nos réponses constituent le domaine de l'éthique. Selon le bouddhisme, si nous voulons progresser sur le chemin, nous devons commencer par là.
La formulation la plus élémentaire de la voie bouddhiste est la triple voie de l'éthique, de la méditation et de la sagesse. La pratique de la méditation requiert un comportement éthique comme fondement, et la sagesse requiert un esprit qui est devenu clair et stable grâce à la méditation.
Dans le bouddhisme, l'éthique n'est pas une question de punition et de récompense. Il s'agit d'un « entraînement ». En d'autres termes, la pratique éthique implique d'apprendre de l'expérience plutôt que de suivre servilement des règles. Le principe de base est le karma, que l'on pourrait expliquer comme le principe selon lequel « les actions ont des conséquences ». Pour le bouddhisme, l'éthique fait référence à quelque chose qui nous est naturel, et pratiquer l'éthique signifie s'aligner sur cette sagesse naturelle.
La joie naît naturellement chez une personne qui n'a pas de remords
Le Bouddha, Anguttara Nikaya
Nous pouvons également considérer l'éthique comme un mode de vie qui exprime des valeurs fondamentales telles que l'attention et la compassion. Si nous devenons plus conscients, nous deviendrons également plus sensibles à l'impact de notre comportement sur nous-mêmes et sur les autres. Et si nos motivations sous-jacentes sont la compassion, nous l'exprimerons dans notre façon d'agir. Ainsi, plutôt que d'utiliser des termes comme bon ou mauvais, le bouddhisme considère l'éthique comme une compétence que nous pouvons développer au fil du temps. Grâce à la pratique de l'éthique, nous apprenons à éviter d'agir de manière malhabile, fondée sur des motivations telles que l'envie, la haine et l'ignorance, et à agir de manière habile, fondée sur des états tels que le contentement, la bonté et la sagesse.
Si une personne agit ou parle avec un esprit pur, le bonheur la suit comme une ombre qui ne s'éloigne jamais.
Le Bouddha, Dhammapada
Les cinq préceptes
Les cinq préceptes constituent l'ensemble fondamental de lignes directrices éthiques que suivent tous les bouddhistes. Ils sont traditionnellement exprimés sous une forme négative - énonçant les choses que nous ne devons pas faire - mais ils peuvent être utilement associés à des contreparties positives.
1. Ne pas tuer ou causer du tort à d'autres êtres vivants / Par des actes d'amour bienveillant, je purifie mon corps.
Il s'agit du principe éthique fondamental pour les bouddhistes, et tous les autres préceptes en découlent. Il implique d'agir de manière non violente dans la mesure du possible, c'est pourquoi de nombreux bouddhistes sont végétariens ou végétaliens. La contrepartie positive de ce précepte est l'amour.
2. Ne pas prendre ce qui n'est pas donné / Avec une générosité à mains ouvertes, je purifie mon corps.
Le vol est une façon évidente de nuire aux autres, et nous pouvons également profiter des gens, les exploiter ou les manipuler. Tout cela peut être considéré comme des façons de prendre ce qui n'est pas donné. La contrepartie positive est d'agir avec générosité.
3. Éviter l'inconduite sexuelle / Avec calme, simplicité et satisfaction, je purifie mon corps.
Ce précepte signifie essentiellement qu'il ne faut pas causer de tort dans le domaine de l'activité sexuelle. Cela inclut la rupture des engagements ainsi que l'utilisation du pouvoir et de la coercition. La contrepartie positive est le contentement.
4. Éviter les fausses paroles / Je purifie ma parole par une communication véridique.
La parole est un élément essentiel de nos relations avec les autres. Pourtant, le langage peut être glissant et nous nous trompons souvent nous-mêmes ou les autres sans nous rendre compte de ce que nous faisons. C'est pourquoi la véracité, la contrepartie positive de ce précepte, est un élément si important d'une vie éthique.
5. S'abstenir de boissons et de drogues qui obscurcissent l'esprit / Avec la pleine conscience, claire et rayonnante, je purifie mon esprit.
La contrepartie positive de ce précepte est l'attention, ou la conscience. Cultiver la pleine conscience est une caractéristique fondamentale de la voie du Bouddha, et l'expérience montre que la consommation de boissons ou de drogues enivrantes tend à la compromettre.
Autres lignes directrices en matière d'éthique
Lors de leur ordination, les membres de l'ordre bouddhiste Triratna s'engagent à pratiquer dix préceptes. Il s'agit d'une liste éthique traditionnelle connue sous le nom de « voies ou actions habiles ou malhabiles ». Les quatre premiers de ces préceptes sont les mêmes que ceux de la série des cinq, mais ils comprennent en plus
S'abstenir de parler durement. La contrepartie positive est le développement d'une parole aimable.
S'abstenir de toute parole frivole. La contrepartie positive est le développement d'un discours significatif.
S'abstenir de toute parole calomnieuse. La contrepartie positive est le développement d'un discours harmonieux.
S'abstenir de toute convoitise. La contrepartie positive est le développement de la tranquillité.
S'abstenir de la haine. La contrepartie positive est le développement de la compassion.
S'abstenir de fausses opinions. La contrepartie positive est le développement de la sagesse.